Les lycéens qui ne vivent pas dans la capitale ont moins de chance d’intégrer une Grande École que les Parisiens. Trois fois moins, précisément. Pour y remédier, la Fédération Des Territoires aux Grandes Écoles s’est formée en 2013, au Pays basque. Aujourd’hui, il existe plus d’une trentaine d’antennes dans toute la France. De la Creuse aux Grandes Écoles commencera à intervenir dans les quatre lycées du département à partir de septembre.
Manque d’information, absence de modèle et autocensure
Elie Mazaud et Baptiste Boursaut, respectivement président et trésorier de l’antenne creusoise, connaissent bien ces freins. Ils sont tous deux passés par le lycée Pierre Bourdan. L’un est à l’École polytechnique, l’autre a intégré l’ENSIL-ENSCI, l’École d’ingénieur de Limoges. Mais cela n’a pas été de tout repos. “On s’est retrouvé _confrontés à un réel manque d’information et à l’autocensure_. Les conseillers d’orientation, ça ne suffit pas. Quand on n’a pas de modèles auxquels s’identifier, si personne autour de nous ne l’a fait, on pense qu’on ne le pourra pas non plus”, raconte Elie Mazaud.
L’initiative met en lien les personnes diplômées ou qui étudient dans de Grandes Écoles avec des lycéens originaires du même département. Dans un premier temps, les bénévoles se rendront dans les classes pour présenter leurs parcours, puis proposeront aux élèves intéressés des suivis plus personnalisés.
De la présentation des filières à la mise en place d’un tutorat
Écoles nationales supérieures, médecine, école de commerce ou d’architecture… Pour répondre le plus précisément aux demandes, l’association recherche des bénévoles avec des formations très différentes. Pour l’instant, le bureau est constitué de six Creusois. “On cherche à diversifier au maximum les personnes impliquées dans l’association, pour être le plus polyvalent possible. On aimerait avoir des âges variés aussi, pour que les lycéens puissent poser des questions à la fois sur les études et sur le monde du travail”, expose Baptiste Goursillaud, le trésorier.
Un reportage d’Alizée Chebboub